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MYTHE OU RÉALITÉ? Démystifier les idées fausses sur la santé mentale

Rédigé par l’équipe MindBeacon | 9 sept. 2020 18:57:28

Même si une panoplie d’informations circulent sur la santé mentale, bon nombre d’entre elles sont malheureusement fausses. Ces idées erronées peuvent contribuer à stigmatiser les personnes qui souffrent, et les dissuader d’aller chercher de l’aide.

Maintenant, il est temps de promouvoir un dialogue plus sain sur la santé mentale afin d’encourager les gens à parler des difficultés qu’ils vivent et à demander de l’aide. Nous allons ici rétablir les faits quant à certains mythes sur la santé mentale.

MYTHE : Les émotions négatives sont mauvaises et sont un signe que nous sommes « brisés. »

Les émotions « négatives », comme l’anxiété ou la tristesse, sont normales et sont des fonctions essentielles qui nous permettent de résoudre nos problèmes et d’évoluer pour avoir une vie heureuse et enrichissante.

Par exemple, l’anxiété peut jouer le rôle de sonnette d’alarme en nous prévenant d’un danger imminent. De son côté, la tristesse nous signale souvent que quelque chose d’important manque à notre vie. Lorsque ces émotions se manifestent, notre première réaction est souvent de les réprimer. Cependant, c’est plutôt cette réaction adverse qui est la source du problème, et non l’émotion elle-même. Nous devons être à l’écoute de ces signaux, car ils nous guident vers les actions à prendre pour avoir une vie satisfaisante.

Par contre, ces signaux sont parfois de fausses alertes, ce qui peut compliquer les choses. En d’autres termes, certains modèles de pensée altérés peuvent nous faire ressentir de la tristesse ou de l’anxiété dans des situations qui ne le justifient pas. Un des éléments incontournables pour prendre en charge notre santé mentale, notamment par la thérapie, est d’apprendre à écouter les signaux légitimes et à ignorer les fausses alertes.


MYTHE : Pour être heureux, nous devons éviter la douleur.

Beaucoup de gens croient qu’ils doivent se débarrasser de toute souffrance émotionnelle pour atteindre le bonheur. Cependant, en tentant de fuir la douleur à tout prix, il se peut que vous vous sentiez engourdi, amorphe ou déprimé. En vérité, explorer tous nos sentiments (y compris les plus douloureux, dont la honte, l’anxiété ou le rejet) est une étape incontournable de notre cheminement vers une vie authentique et joyeuse.

MYTHE : « Je ne suis pas prêt à avoir la vie de mes rêves. »

Une autre erreur courante est de penser que ce n’est qu’après avoir réglé un certain problème qu’on pourra avoir la vie dont on rêve. Au contraire, dans la plupart des cas, il faut investir du temps et s’exercer à atteindre les buts qui nous effraient afin d’être plus heureux. En général, les gens ont déjà les ressources nécessaires pour faire le premier pas vers la vie qu’ils veulent avoir. Évitez d’éviter vos aspirations!

MYTHE : Les personnes en dépression n’ont qu’à se forcer à aller mieux.

La dépression n’est pas un choix. Il s’agit d’un état complexe influencé par des facteurs biologiques, génétiques et environnementaux. Comme pour tout problème de santé, on ne peut pas simplement décider qu’on est guéri. De nombreuses personnes utilisent à tort le mot « déprimé » pour décrire une humeur maussade ou une période de tristesse; dans ce cas, c’est souvent un état dont on peut se sortir par soi-même.

Un des symptômes qui définit la dépression est l’anhédonie, soit l’incapacité d’éprouver du plaisir en effectuant des activités qui nous plaisaient auparavant. Par exemple, une personne déprimée ne sera pas capable de se lever de son lit certains jours, car sa douleur est si profonde qu’elle ne voit plus le sens de la vie. Même si vous vous sentez impuissant de voir une personne que vous aimez lutter contre la dépression, résistez à l’envie de lui dire de se ressaisir ou de penser positivement. Cela peut faire plus de mal que de bien, car vous risquez de dévaloriser cette personne et d’alimenter son sentiment de honte.

MYTHE : On ne guérit jamais d’une maladie mentale.

C’est entièrement faux! À tout moment donné, environ un Canadien sur cinq souffre d’une maladie mentale. À l’âge de 40 ans, environ 50 % des gens auront vécu une maladie mentale à un moment ou à un autre. La plupart de ces personnes finissent par retrouver une vie saine et fonctionnelle. Si ce n’était pas le cas, la société ne continuerait pas de rouler.

Comme pour notre santé physique, notre santé mentale sera plus ou moins bonne à différents moments de la vie. Notre résilience nous permet d’affronter les difficultés et signifie que nous pouvons tous surmonter les moments où notre santé mentale n’est pas à son mieux. 

Transformer le discours social

Nous devons continuer de lutter contre les préjugés en matière de santé mentale. Pour ce faire, un bon point de départ est de se méfier des généralisations et d’éviter le jugement.