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La santé mentale des hommes : développer sa conscience émotionnelle

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Les hommes reçoivent souvent le message que ressentir des émotions et en parler, ce n’est « pas correct ». Par conséquent, beaucoup d’hommes nient leurs sentiments ou ont des difficultés à y accéder. Si vous n’avez pas les mots ou que vous ne vous donnez pas la permission d’exprimer des sentiments comme la tristesse, la culpabilité, la honte ou la déception, ces émotions peuvent influencer votre comportement d’une façon négative.

Les enfants apprennent à connaître le monde et à savoir ce qui est bien et ce qui est mal grâce aux adultes qui font partie de leur vie. Par exemple, les parents fixent les règles qui déterminent le type d’activités que leur enfant a le droit de pratiquer. C’est logique, et ça a de l’importance pour protéger l’enfant – par exemple, un enfant n’a pas le droit de toucher aux ronds du four pour éviter les brûlures. Mais que se passe-t-il si un parent dit à son fils qu’il doit arrêter de chialer, qu’il faut se montrer fort, que pleurer c’est pour les faibles, ou toute autre variation sur ce thème quand le petit essaie de s’exprimer?

Souvent, l’enfant comprend très vite que ressentir et exprimer ses émotions, ce n’est pas acceptable. À moins que l’émotion soit considérée comme « forte » ou « virile » (la colère, par exemple, est souvent vue de cette manière), les garçons apprennent qu’ils ne devraient pas exprimer d’émotion du tout. Qu’ils reçoivent ce message de leurs parents, de leurs entraîneurs sportifs, des médias ou de la société en général, ils courent le risque d’avoir l’impression qu’ils ne sont pas assez masculins lorsqu’ils expriment des sentiments qui pourraient dégager une impression de « faiblesse ».

C’est donc peu surprenant que les hommes gèrent souvent leurs émotions en niant leur existence ou en les gardant à l’intérieur. Mais même si les émotions ne sont pas reconnues ou exprimées, elles restent bien présentes et se font sentir. Et ces émotions refoulées peuvent influencer le comportement d’un individu et se manifester de façon nuisible, par exemple en entraînant des dépendances, des dépressions ou des problèmes relationnels (violence, dégradation des relations, etc.).

Comment faire, alors, pour entamer le processus parfois inconfortable de reconnaître ses émotions et soutenir les autres hommes pour qu’ils puissent en faire de même? Voici quelques conseils :

Remarquez les sensations dans votre corps. Si vous avez du mal à prendre conscience de vos émotions et à les identifier, commencez par porter attention aux changements physiques qui se produisent. Les émotions s’accompagnent généralement de changements dans les sensations corporelles. Par exemple, la colère peut faire ressentir de la chaleur et la peine, de la lourdeur.

Identifiez vos émotions. Lorsque vous remarquez des changements dans vos sensations corporelles, essayez de nommer l’émotion qui y est associée. Nommer les émotions nous aide à mieux nous comprendre et à répondre à ce qu’on vit d’une façon saine et appropriée. Vous aimez écrire? Prenez un crayon et commencez à noter ce que vous remarquez à propos de vos émotions.

Prenez des nouvelles de vos amis. La prochaine fois que vous voyez un ami de sexe masculin, n’hésitez pas à lui demander « comment ça va dans ta vie, vraiment? » Invitez-le à s’exprimer sur ce qui ne va pas bien dans sa vie. La porte s’ouvrira peut-être lentement, mais chaque centimètre gagné en est un vers le développement d’une relation plus solidaire et authentique avec votre ami.

Évitez la confrontation. Souvent, dire à vos amis qu’ils sont « dans le déni » a l’effet inverse du but que vous visez. Au lieu d’être utiles, les remarques qu’on lance peuvent donner aux gens le sentiment d’être attaqués. À la place, montrez à vos amis que vous leur offrez un espace sûr pour parler sans être jugés et montrez-vous aussi ouvert à être émotionnellement vulnérable.

L’une des façons les plus efficaces pour un homme de s’aider et d’aider les autres à prendre conscience de leurs émotions et à les exprimer est d’être le premier à le faire. Souvent, il suffit qu’une personne s’ouvre un peu sur elle-même pour que les gens autour commencent eux-mêmes à devenir plus conscients de leurs propres émotions. Par exemple, vous pouvez montrer qu’il n’y a pas de mal à raconter à quel point la COVID s’est avérée stressante pour vous, ou encore que vous vous sentez triste, déçu ou effrayé de temps à autre.

S’il y a bien une chose que l’on peut faire, c’est de réécrire le rôle qu’on réserve aux hommes en redéfinissant la masculinité et en s’ouvrant soi-même pour commencer. Créer un sens profond à ce que ça signifie d’être un homme, c’est possible. Il faut reconnaître que d’être fort, c’est aussi parfois avoir besoin des autres, parce que personne ne réussit sa vie seul.

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